RÉFLEXIONS CANADIENNES SUR LE TOUT PREMIER SOMMET DE LA WWSO
Rédigé par Lucia Glasse-Davies | Comité Le ski au féminin de l’AMSC / Représentante au conseil national pour la Colombie-Britannique
En avril 2025, j’ai eu l’honneur de représenter le comité Le ski au féminin de l’Alliance des moniteurs de ski du Canada (AMSC) au tout premier sommet de la World Women’s Snowsport Organization (WWSO), qui s’est tenu sur le glacier Kitzsteinhorn à Kaprun, en Autriche. L’événement a réuni plus de 50 professionnelles venues de 12 pays — monitrices, entraîneures, chercheuses, technologues et militantes — pour une semaine inspirante de collaboration sur neige, de séminaires enrichissants et de dialogues globaux porteurs de sens..
« Ce sommet marque un tournant décisif pour l’avenir des sports de neige au féminin », a déclaré Brenna Kelleher, membre fondatrice de la WWSO. « Notre mandat est de diriger un mouvement mondial uni, dans lequel les femmes de tous les domaines des sports de neige peuvent s’épanouir. »

Plus de 50 femmes provenant de 12 pays réunies dans le cadre du premier sommet de la WWSO, marquant l’histoire sur neige.
Chaque matin, nous étions sur la neige, partageant nos approches pédagogiques et nos philosophies d’enseignement à travers les cultures. J’ai eu la fierté de présenter notre approche canadienne d’enseignement centrée sur l’apprenant·e et de participer à des séances dirigées par des femmes venues d’Autriche, du Royaume-Uni, des États-Unis, de Finlande, de Hongrie et d’ailleurs. L’esprit de collaboration était palpable, et est venu réaffirmer quelque chose que nous oublions souvent : nous n’avons pas besoin de tout réinventer. Tant d’esprits brillants développent déjà des solutions novatrices — il nous faut simplement de meilleurs moyens de les partager.

«Cheffes de file, apprenantes et intervenantes — chaque visage raconte une histoire de passion et de persévérance dans les sports de neige. »
— Carolyn Stempler, Directrice exécutive de Women of Winter
Les ateliers de l’après-midi couvraient des sujets variés comme le développement d’une philosophie de coaching ou l’adoption d’un état d’esprit d’athlète. La présentation de Christine Feehan sur ce dernier thème fut particulièrement marquante et nous a mis au défi d’examiner comment les entraîneurs peuvent aider les individus à atteindre leurs objectifs dans tous les domaines, au-delà du sport de compétition.
Les principales caractéristiques d’un état d’esprit sportif sont l’orientation vers les objectifs, la discipline et la constance, l’accent mis sur la croissance, l’ouverture aux commentaires, l’utilisation de la visualisation et le renforcement de la résilience à travers les expériences. Aider nos apprenant·e·s à développer leur résilience et à s’approprier leur apprentissage peut être essentiel pour les mentors et les entraîneur·e·s afin de favoriser la réussite, en particulier lorsque les apprenant·e·s progressent vers des niveaux de certification plus élevés ou vers des postes de direction.
Parmi les présentations les plus percutantes figurait Fear(less) on Snow, animée par Dr. Carol Porter et Kimberley Kay, qui ont exploré les impacts psychologiques et physiques de la peur dans la pratique du ski, en particulier chez les skieuses. Leurs résultats — notamment que plus de 60 % des femmes interrogées estiment que la peur nuit à leur plaisir — ont lancé une réflexion essentielle sur les environnements d’apprentissage basés sur la confiance.

Rires, récits et remontées en télésiège— les bases de l’amitié et d’un réseau mondial de soutien.
Nous avons vécu un moment fort pendant la table ronde en direct intitulée L’avenir des femmes dans les sports de neige. Bien que de nombreux échanges aient porté sur les obstacles — reconnaissance, rétention, salaires, conditions de travail —une vérité plus large s’est dégagée : ces défis ne concernent pas que les femmes. Ils touchent toute l’industrie.
Si vous avez manqué la discussion et souhaitez écouter l’enregistrement, envoyez un courriel à csiawis@snowpro.com

La joie sur la neige : Le Sommet WWSO fut autant une célébration qu’un appel à l’action.
Photo : Rebecca
L’une de mes grandes leçons a été qu’il ne suffit plus d’identifier les problèmes — il faut désormais proposer des solutions concrètes. Nous parlons souvent de sous-représentation, de peur, de manque de cheminement vers le leadership. Mais grâce aux échanges du sommet, une image plus claire est apparue : en améliorant le système dans son ensemble, nous pouvons répondre à ces défis en améliorant le système pour tout le monde. Cela signifie travailler avec les stations de ski pour reconnaître la valeur des moniteur·rice·s formé·e·s et certifié·e·s. Cela signifie plaider en faveur d’un plus grand professionnalisme, de meilleurs salaires et de modèles de mentorat clairs. Ce sont là des améliorations qui profitent aux femmes, mais aussi à tout le monde.
En tant que représentante de l’AMSC, je repars de Kaprun fière du travail accompli au Canada, portée par l’élan mondial et inspirée par les femmes qui tracent la voie. Ce sommet n’était pas qu’un événement — c’était un véritable pas collectif vers l’avenir.
Un grand merci à l’équipe du Sommet WWSO d’avoir créé une plateforme à la fois audacieuse et inclusive. J’ai très hâte de poursuivre ces discussions et de contribuer à bâtir des communautés de sports d’hiver plus solides et plus équitables au cours des prochaines saisons.

Connexion, collaboration, et amour partagé de la neige : les participantes du Sommet WWSO réunies sur le glacier du Kitzsteinhorn.
